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Ode Pellissier

La conquête de l'Algérie (1830 - 1871)

Alban Pellissier

Chapitre 2: Aperçu historique avant 1830

Jetons d'abord un coup d'oeil rapide sur l'histoire de ce pays dont la possession a été convoitée par différents peuples.

Les successeurs de Mahomet, en répandant leur religion par les armes, formèrent, en peu de temps un immense empire; et Dieu sait ce qui serait arrivé sans la défaite que leur fit subir Charles Martel à Poitiers.

On se fait généralement une idée bien erronée sur ces conquête qui paraissent fabuleuses. Ces fanatiques qui ne pouvaient admettre d'autre religion que la leur, savaient gouverner après la conquête et s'attacher les peuples qu'il savaient soumis.

Par la culture des sciences, la civilisation faisait de grand progrès. L'Espagne principalement devint sous la domination musulmane le rendez-vous des savants protégés qu'ils étaient par un gouvernement qui s'efforçait de les attirer en leur offrant l'hospitalité la plus généreuse et la plus désintéressée.

D'où est venue cette décadence d'une civilisation perdue! Il faut bien l'avouer, seule l'intolérance religieux en a été la cause.

Nous ne pouvons entrer ici dans les détails de cette triste période. Relégués en Afrique, les Musulmans devinrent bientôt ce peuple ne connaissant d'autre droit que la force. 

Les nations voisines de la Méditerranée apprirent bientôt à leurs dépens, que ce n'est pas en vain que l'on s'attaque à la croyance d'un peuple et que l'intolérance en matière de religion est la pire de tous les maux qui puisse foudre sur l'humanité. Nous en avons un triste exemple dans nos guerres religieuses, tout le monde connaît l'histoire de cette malheureuse période.

Chassés d'Europe, les Musulmans déclarèrent une haine mortelle à la chrétienté. La culture des sciences fit place au fanatisme le plus exalté.

C'est à partir du fameux Barberousse, qui fortifia Alger, que les vaisseaux corsaires purent hiverner dans cet abri sous les canons de la place, et y défier les tempêtes.

Dés cette époque, Alger devint la terreur de la Méditerranée et le refuge préféré des pirates. La Régence fut fondée sous la domination Turque et ce fut la France qui eut la première le privilège d'établir un consul à Alger. Charles Quint, poussé par les plaintes de ses sujets, songeait depuis longtemps à s'emparer d'Alger.

En 1541, sa flotte parut devant la ville. L'Empereur débarqua le 23 Octobre. Des fautes commises et une tempête le forcèrent à se rembarquer après une malheureuse retraite.

La ruine de cette grande entreprise eut d'immenses résultats; Alger passa dès lors pour invincibles et l'orgueil des Musulmans s'en accrut d'autant.

C'est surtout à partir de ce moment qu'Alger devint réellement la fléau de l'Europe Méridionales. Le Fort d'empereur, faussement attribué à Charles Quint, fut construit par Hassan.

Sous le gouvernement d'Aral-Ahmed, les Algériens opprimés par les Janissaires, conçurent le projet de se jeter dans les bras de la France; et écrivirent à Charles IX pour lui demander un roi.

Un instant le roi de France eut l'intention d'envoyer son frère, le Duc d'Anjou, mais cette négociation n'eut pas de suite.

Les relations amicales avec la France cessèrent à la mort d'Eudj'Ali. Le Sultan nomma deux gouverneurs pour trois ans à Alger, Tunis, Tripoli. Mauvaise politique, car les Janissaires s'érigèrent en maîtres et ne laissèrent au Pacha que l'ombre du pouvoir.

La course prit un développement incroyable!

En 1515 et 1516 les prix s'élevèrent à plus de trois millions. De 1613 à 1621, neuf cent trente six bâtiments furent capturés. La France, qui cependant fut la moins éprouvée, perdit quatre vingts vaisseaux d'une valeur de cinq millions.

Louis XIII, pour conserver l'alliance ou tout au moins la neutralité des Turcs, pendant la guerre de trente ans, fit tout ce qu'il put pour entretenir de bonnes relations avec la Régence.

Néanmoins, en 1635, il fallut en revenir au système des croisière permanente. La Provence et le Languedoc furent plutôt insultées que maltraitées. Ce fut principalement l'Italie, qui supporta tous les efforts de la piraterie dont l'extension était considérables. Alger possédait soixante dix vaisseaux de 25 à 40 canons, et au moins le double de bâtiments inférieurs.

La France allait donner aux nations de l'Europe le signal et l'exemple de la résistance. En 1636, une flotte s'empara de coq bâtiments ennemis, ce qui éloigna les pirates des eaux françaises.

En 1637, une expédition ne put réussir à cause de la tempête, mais en 1638, une flotte barbaresque fut complètement détruite par les Vénitiens.

Pendant ce temps, les plus graves désordres avaient lieu dans la Régence. La Kabylie, en insurrection constante, avait battu plusieurs fois les Turcs et, Alger était désolé par la famine et les tremblements de terre?

Pendant les troubles qui eurent lieu en France sous la minorité de Louis XIV, nos consuls ne subirent que des affronts et de mauvais traitements. Plus tard, quelques expéditions furent envoyées sur la côte de l'Algérie, mais sans grand résultat. Toutefois, le pavillon français jouit d'une tranquillité relative jusqu'en 1668. En 1670, une révolution donna l'autorité aux Deys, dont le premier fut Hadj-Mohammed, surnommé  El-Tréki.

Louis XIV, après avoir vainement essayé d'empêcher les courses de ces pirates, voulut faire construire un fort entre Tunis et Alger? Pour tenir en respect ces deux villes; le lieutenant général de marine qui protégeait la construction fut repoussé.

Tous les traités conclu avec la Régence étaient sans cesse rompus et par suite, les bâtiments français couraient de réels dangers. Un capitaine de vaisseau et plusieurs hommes devinrent esclaves de ces pirates.  Louis XIV, pour réprimer leur audace résolut de leur infliger un châtiment exemplaire?

Un siège en règle demandant trop de préparatifs, il fallut recourir à un autre moyen.

Le 12 Juillet 1682, Abraham Duquesne, âgé de soixante-treize ans, partit pour Alger. Le 23 juillet le Duc de Noailles, général des galères, arriva lui-même avec onze vaisseaux, cinq galères, deux brûlots ainsi que des galiotes à bombes inventées par Petit Reneau?

Duquesne avait reçu l'ordre d'incendier et de détruire le port et la ville d'Alger de fond en comble. Cette ville avait de formidables moyens de défense, de nombreux forts semblaient la mettre à l'abri de toute attaque.

Le 30 Août, à la tombée de la nuit, le bombardement commença; mais les bombes, qui éclataient au sortir du mortier, ne donnèrent aucun résultat, quelques unes même faillirent incendier nos vaisseaux.

Le 31 Septembre, les Algériens voulant rompre nos lignes, furent repoussés dans le plus grand désordre.

Le lendemain, le Consul, P. Jean Le Vacher, vint demander la paix de la part du Dey. Duquesne apprit alors que la ville était fortement ravagée; mais, le bombardement n'en continua pas moins, jusqu'au 12 car Duquesne voulait qu'on lui envoyât des parlementaires munis de pleins pouvoirs.

Malheureusement, la mauvaise saison pouvant être funeste à la flotte, Duquesne s'empressa de rentrer à Toulon le 17 Octobre.

L'année suivante, un plus fort armement fut préparé, et Duquesne arriva devant Alger le 18 Juin, après une forte tempête qui l'obligea à relâcher aux îles d'Hyères.

L'escadre se composait de treize vaisseaux, de sept galères, de plus, les galiotes à bombes avaient été perfectionnées.

Le feu commença dans la nuit du 26; le 27, il ne cessa pas, à partir de onze heures du soir, jusqu à une heure du matin. Pendant que notre flotte ne subissait aucune perte sensible, les habitants de la ville étaient terrifiés. Le palais du Dey, Baba-Hassan, plusieurs mosquées et une grande quantité de navires furent détruits; plusieurs milliers de personnes périrent.

La population épouvantée força le Dey à implorer la clémence de Duquesne. Le P. De Vacher et deux officiers furent envoyés pour demander la paix. Avant de traiter, Duquesne exigea que tous les prisonniers chrétiens lui furent remis.

Le 29 Juin, cent quarante-un esclaves arrivèrent à bord. Parmi eux se trouvait le capitaine de Beaujeu. Le lendemain, cent vingt-quatre autres furent rendus, et le 1er Juillet, cent cinquante deux.

Le Dey demanda qu'on lui remit en échange les prisonniers turcs que M. De Lhéry avait pris sur un navire de la Régence. Duquesne ne rendit que le capitaine à titre de présent.

Le 2 Juillet et jours suivants, les esclaves continuèrent d'arriver à bord, mais il est probable qu'un grand nombre ne furent pas livrés.

Parmi les prisonniers mis en liberté, il se trouvait beaucoup d'anglais aussi, une fois à bord, soutirent que c'était en considération du roi d'Angleterre, qu'ils devaient d'être libres. Le capitaine fit alors appeler les Algériens et, remettant les Anglais à terre:

-Ces gens là, dit-il prétendent n'être délivrés qu'au nom de leur roi, je vous les rends, c'est à vous à montrer ce que vous devez au roi d'Angleterre!

Tous les anglais furent remis aux fers.

Louis XIV exigea une indemnité pour les pertes que les commerçants français avaient eu à subir; de plus, il écrivait à Duquesne:

-Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite. Le 17 de ce mois, sur toutes choses, je ne veux pas que vous fassiez entrer dans le traité, la restitutions d'aucun esclave d'Alger. (Algériens pris par les français), et en cas que ceux de la dîtes ville veuillent envoyer ici des députés du Divan, je veux avant que vous les receviez sur vos bords pour les passer en France, que vous les fassiez convenir que c'est pour venir demander pardon de l'insolence qu'ils ont eue de faire la guerre à mes sujets.

De telles exigences firent traîner les choses en longueur; les négociations durèrent plus de trois semaines. Pendant ce temps, les janissaires, soulevés par Mezzo Mortes, massacrèrent le Dey. Mezzo Mortes, proclamé à sa place, recommença les hostilités.

Duquesne, fatigué d'attendre; reprit le bombardement de la ville qui ne fut bientôt qu'un monceau de ruines. Malgré cela, les habitants se défendirent avec fureur et commirent des actes inouïs de cruauté, plaçant à la bouches des canons les esclaves français qui n'avaient pas été rendus.

Le 29 Juillet le P, Le Vacher, refusant de prendre le turban, fut mis à son tour à la bouche d'un canon. M. de Choiseul, pris sur le bateau de M. Théry, échappa à ce supplice, grâce à la reconnaissance de l'officier turc qui avait été mis en liberté par Duquesne.

Le siège continuait plus acharné que jamais. Une pluie de fer et de feu réduisit bientôt la ville en un amas de décombres ensanglantés. La ville entière aurait été détruite si nos vaisseaux n'avaient dû revenir en France.

Duquesne laissa M. de Tourville à la tête de sept vaisseaux chargés de faire la chasse aux pirates pendant l'hiver.

Le Dey se décida enfin à envoyer Djafar-Aga-Effendi pour demander la paix. Elle fut signée pour cent ans le 24 Avril 1684. Les algériens devaient avoir le respect absolu de toutes les possessions françaises.

En 1686, les pirates recommencèrent à enlever des vaisseaux français. Les représailles ne se firent pas attendre; une croisière, bien dirigée, leur coûta une vingtaine de bâtiments. Le maréchal d'Istrées parut à son tour devant Alger et la bombarda. Cette fois encore l'expédition manqua son but; la flotte dut revenir en France. Le traité de Tourvilles fut renouvelé en 1689. A partir de cette époque, les relations de la France avec la Régence eurent lieu par l'intermédiaire des Consulats et au milieu d'intrigues de toutes sortes.

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